pour Arielle - Editions Leduc
orchestre de 53 musiciens - durée 12’
2(2pic).2.2.2-4.3(1picc).3(1trbB).1-2perc-crd(8.8.8.4.4)
commande du Staatstheater Cottbus (Allemagne)
création : 7 octobre 2022, Opéra de Cottbus
Philharmonisches Orchester, Johannes ZURL (direction)
Note de programme
Cette œuvre d’orchestre répond à la demande du commanditaire, le Staatstheater Cottbus, qui souhaitait que ma composition soit en lien avec la culture du Danemark.
Ma fascination pour tout ce qui provient de l’univers a alors immédiatement orienté ma curiosité vers les travaux de l’astronome danois du 16e siècle, Tycho Brahe.
Or, au même moment, j’avais été fortement intrigué par l’article d’un astronome américain, Jerry R. Ehman qui, en 1977, avait capté avec un radiotélescope des signaux interstellaires d’origine inconnue.
Sur ce message, il avait annoté immédiatement Wow!
Pouvait-il s’agir du message d’un extraterrestre ? À ce jour, ces signaux restent indéchiffrables et très énigmatiques.
A partir de ces signaux codés qu'il avait reçus, j'ai conçu un système musical codé en quarts de ton, ce qui m’a permis d’élaborer une grande partie du matériau harmonique et mélodique de l’œuvre.
Tel Tycho Brahe scrutant pendant de longues nuits, à l’œil nu, notre ciel étoilé pour en déchiffrer les énigmes, j’ai moi-même tenté d’exprimer par la musique ma propre vision de cette grande et belle voûte étoilée,
en essayant d’évoquer un certain nombre de phénomènes astronomiques.
Instants d’éternité comprend cinq parties :
I. Temps suspendu - Sublime apesanteur, tente de décrire les sensations que l'on pourrait ressentir, immergé dans l'immensité du vide cosmique.
II. Rhizomes interstellaires, tissent avec des contrepoints mélodiques des liens entre les galaxies.
III. Vers la nébuleuse 3A, voyage…
IV. Le balancier de la Flèche du temps. Le miroitement gravitationnel déformerait-il le Temps ? Existerait-t-il d’autres Temps ?
V. Une demi-seconde avant le Big Bang, présume de l’existence d’autres univers antérieurement au nôtre, révélant ainsi l’éternité de l’espace cosmique.
Dans la coda, je prolonge le questionnement de Jerry R. Ehman en ajoutant ma propre question Where are you?
3A
Article de presse
Peter Buske, Lausitzer Rundschau/Märkische Oderzeitung, 11 Oktober 2022
Vor Konzertbeginn, ist der Bühnenvorhang noch verschlossen. Als sich der Saal total verdunkelt, öffnet er sich. Und siehe da: Das Orchester sitzt schon an seinen beleuchteten Pulten, und Dirigent Johannes Zurl stecht auf dem Podest. Eine überraschende optische Einstimmung au 'Instants d’éternité des Franzosen Allain Gaussin. Ihm dienen Himmelsbeobachtungen des Astronomen Tycho Brahe als inspiration für diese neutönerische Arbeit. Die Imagination von pulsierendem Weltraumrauschen lässt an eine wabernde Ursuppe denken. Allmählich erhellen sich die Wände des "Konzetzimmers", um der biblischen" Genesis" nach Lichtwerdung zu entsprechen. Grelle Bläserstimmen Melden sich zu Wort, die Tuba grollt, kosmische Nebel wallen, einzelne Himmelskörper verkkünrfen ihr Entstehen. Dann herrscht wieder Dunkelheit - "eine halbe Sekunde vor dem Urknall", so die Überschrift des Finalteiles. Der anwesende Komponist wird mit herzlichem Beifall bedacht.
Avant le début du concert, le rideau de scène est encore fermé. Lorsque la salle devient complètement noire, il s'ouvre. Et voilà : l'orchestre est déjà assis à un pupitre éclairé et le chef d'orchestre Johannes Zurl est sur le podium. Une surprenante adaptation visuelle aux 'Instants d'éternité' du français Allain Gaussin. Les observations du ciel par l'astronome Tycho Brahe servent d'inspiration à cette œuvre aux consonances inédites. L'imagination d'un bruit spatial pulsé fait penser à une "soupe primordiale" flottante. Peu à peu les murs de la "Salle de Concert" s'éclaircissent pour correspondre à la "Genèse" biblique après l'apparition de la lumière. Des voix de cuivres rauques s'expriment, le tuba gronde, des brumes cosmiques s'élèvent, des corps célestes individuels évoquent leur origine. Puis l'obscurité règne à nouveau - "une demi-seconde avant le big bang", selon le titre du final. Le compositeur présent est chaleureusement applaudi.