OGIVE - transcription pour flûte et clavecin (1977)

à Manouchka et Serge BOUDIGUES - Editions Ricordi (Paris)
durée : 13’30’’
commande : Pierre BOUYER
création : 18 juin 1977, France, Eglise de Ballancourt
Jean Luc MERIGOT (flûte), Pierre BOUYER (clavecin)

 

Note de programme

Cette œuvre tente de résoudre, dans un climat général très méditatif, une dualité culturelle entre deux traditions musicales quasi-antinomiques : l'une occidentale et l'autre extrême-orientale.

Le clavecin, par sa texture harmonique et son matériau complètement chromatisé, représente la première. Presque toute sa partie est écrite de façon ininterrompue en contrepoint enlacé à deux voix, parfois une troisième et une quatrième voix ont été ajoutées. La notation proposée (avec des ligatures horizontales ondulées) demande à l'interprète de trouver un phrasé rythmique qui lui est propre.

A l'opposé, la flûte, très linéaire et modale, s'inspirant un peu de la flûte "Shakuhachi" des musiques bouddhiques zen, évoque la culture extrême-orientale. Son rôle essentiel est de donner, dans un Temps musical beaucoup plus étiré, une autre dimension à la phrase musicale. Celle-ci est le lieu privilégié de tensions et de détentes musicalement exprimées par des mouvements mélismatiques croissants ou décroissants, des anacrouses et des désinences très allongées, une accentuation développée...

Vers les trois-quarts de l'œuvre, et de façon progressive, ces deux mondes musicaux vont se rejoindre en un point culminant très intense pour ne former qu'un seul et unique matériau musical, à l'image des clefs de voûte en "ogive" des cathédrales gothiques.

3A

Poème

Suite à la vie où tend chaque être, renversons l’esprit de fuite aux sources de la connaissance.
Saut fragile sur les larges sphères érosives de l’imaginaire.

                        Appel en sève

                        Eclat condensé

Ici les vagues ivres de la mémoire grattent obstinément. Dissidence ouverte sur le champ
vierge auréolé. Luxure du temps où les rênes intimes se livrent.

                      Effort très lent  –  Migration intense

→ Poème Ogive, p. 27 in L'attente... L'absolu, Allain Gaussin, Editions d’écarts, Paris, 2013.

Aucune citation, en partie ou totalité, ne peut se faire sans demande d'autorisation auprès des éditions d'Ecarts.

 

Articles de presse

J.W., Dernières nouvelles d'Alsace, Des explorations de l'Ensemble Fa, 28 septembre 1993

" …Allain Gaussin sait donner à ses œuvres une belle expressivité. Si l'idée de la rencontre culturelle entre l'Occident et l'Orient n'est guère novatrice, Ogive parvient néanmoins à une subtile combinaison entre les sonorités acidulées du clavecin et celles, onctueuses, de la flûte. "


Jacques DOUCELIN, Le Figaro, Clavecin marathon, Elizabeth Chojnacka, 17 février 1986

" D'une tout autre qualité fut Ogive de Gaussin donnée avec le superbe flûtiste Pierre Yves Artaud... "


Bruno SERROU, Harmonie, Panorama de la musique n°46, Disques Calliope, octobre 1984

" ...La page la plus étonnante est Ogive écrite pour deux formations instrumentales différentes. La version retenue dans ce disque est pour clavecin et flûte, deux instruments aux timbres stridents. Après une longue exposition des thèmes que le clavecin exploitera tout au long de l'œuvre, la flûte entre de façon irréelle en de merveilleuses mélodies. Puis les instruments se rejoignent et jouent de concert. Voilà un disque qui montre que la musique d'aujourd'hui a beaucoup de choses à dire, sous de nombreuses facettes. Allain Gaussin fait partie de ceux avec lesquels il faut compter. "

 

___ haut de la page